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Au moment où la danse cherche ses racines, son histoire, au moment où la danse revisite ses classiques et l’ensemble de son répertoire, ce projet propose un regard moderne, contemporain, sur une forme de danse traditionnelle qu’est le rondeau.
Ce geste ancestral, cette forme nourrie de transmission, de passation, faite de génération en génération, cette structuration circulaire dans l’espace, font du rondeau une danse chargée d’histoire, de référents construits autour de rituels. De la Gascogne à la Belgique cette danse se décline, et crée au travers des régions qu‘elle traverse un lien qui lui donne quelque chose d’universel. Cette pièce a pour vocation de questionner, d’interroger, de provoquer non seulement la danse, mais l’individu, l’être dans un contexte. Une mise en situation qui permettra de construire, peut-être, la dramaturgie de cette création en considérant les hiérarchies sociétales que cette forme de danse véhicule. Réinterprétée et réhabilitée, transposée dans une forme scénique, elle fera l’objet d’une réappropriation mettant en valeur cette inscription dans le temps de son code chorégraphique. Indissociable, la musique fera l’objet d’une commande, ou plutôt d’une recherche en simultané avec la danse, sur les mêmes questionnements, à savoir la forme du rondeau dans son écriture contemporaine

Origine. Originel. Original
O. Mouvement en cercle.

On m’a dit que le Rondeau était à l’origine, un mouvement issu du travail agricole. Ce mouvement se faisait en fin de journée, après la moisson, pour battre le blé et en tiré le grain. On m’a dit que c’était l’occasion pour les paysans de parler et de résoudre les problèmes du jour…

Cette reproduction du geste, d’une action, se référant au labeur, offre un face à face entre tous. A l’endroit de la ronde, telle une sardane, telle une Battle, cette danse concentre le défi de l’un, le combat de l’autre. Comme un pogo en rond, le rondeau, rempli de codes, résout et rompt avec les politesses. Il incarne l’autorisation…

Avant d’être soutenu, agité par la musique cette danse s’est meut au bruit des pas, aux chants des uns, aux palabres des autres. Cette danse du pauvre, cette danse de clan, de la famille, si proche au fond de ces cultures tribales, offre aux hommes, aux femmes, l’autorisation d’exprimer des sentiments, des émotions des plus tendres aux plus virulentes.

Musique, bourdon de cornemuses, sifflet de hautbois du Couserans, crin crin de vièle à roue et guimbardes envoutantes, ces timbres, ces rythmes terriens, au sol, près du sol seront ou pas ce soutien, au corps, au mouvement. Ces instruments seront là où on ne les attend pas, au moment du dépassement, là où le corps ne se suffit plus.

On m’a dit que chaque bal se terminait par une bagarre… conflit de clans… Querelles amoureuse… refus des différences…
On m’a dit que dans le Quercy, autrefois, le père choisissait un seul héritier parmi ses fils.On m’a dit qu’on appelait la région, la petite Corse…

Au delà d’un « trad » issu d’un revival des 70’ c’est la création d’un rondeau chorégraphique, politique, poétique, sociétal où l’esprit et l’être sont au centre.

Un Rondeau qui rompt pour une fois avec le passé qu’on lui octroie.
Un Rondeau qui épure et minimalise,
Un Rondeau qui ne retient qu’une lettre, la première de son nom.

Renaissance